Marie Lo Pinto
Fugues
Marie Lo Pinto

Fugues

Marie Lo Pinto
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Épuisé

S’il existe plusieurs chemins pour se rendre en poésie, il y a aussi différents moyens d’aborder l’art de la fugue.

Dans ce texte qui pourrait être une ode à la joie, un carnet de voyages intérieurs ou une composition de Jean-Sébastien Bach, les fugues sont construites comme le genre musical du même nom, sur le principe du contrepoint : des thèmes se poursuivent, se répètent et se répondent sans jamais parvenir à se rattraper, pour former un récit mélodieux qui intègre toutefois la dissonance, nous aspire et nous entraîne comme dans un tube, celui d’une vague, pas d’une chanson (quoi que).

Celle dont se révèlent peu à peu les contours est avant tout une voix, l’écho d’une pensée qui décortique un quotidien auquel la narratrice tente d’échapper tout en jouant à s’en emparer. Le fruit de ses observations donne lieu à un recueil de chroniques insolites, des paroles qu’elle murmure parfois à notre oreille, avec douceur, malice et subtilité, où qui nous parviennent comme hurlées depuis la pièce d’à côté, avec une fougue et une insolence pleinement assumées.

Dans ce journal d’une femme de notre temps, qui travaille, vit dans une maison, aime un homme dont on devine la présence, élève des enfants, fait pousser des légumes tout en se cultivant elle-même, on y croise les réminiscences d’une enfance qui pourrait être la nôtre, des personnages de films ou de romans, des animaux domestiques et d’autres sauvages, des paroles de chansons, des recettes de cuisine exotique, des formules en latin, des notions de psychanalyse qui tournent autour du père, du lapsus et de la langue, des rêves de cathédrale, de plage enneigée et de jus de citron…

Extrait :

 

J’aime bien les gens qui ont réussi à se trouver un nom. J’ai cherché plusieurs fois mais le mien doit être bien caché.



Je ne porte jamais de peignoir parce que c’est dur à prononcer et que ma langue dit pied-noir. C’est lourd un
pied-noir sur le dos.



Il y a trois semaines, j’ai trait une chèvre pour la première fois de ma vie puis j’ai bu le lait tiède. Je me suis dit que je n’avais jamais goûté le mien.



Longtemps j’ai cru que faire une sieste crapuleuse, ça voulait dire dormir comme un loir.



Petite, je collais mes crottes de nez sur le mur de ma chambre tapissé de fleurs, pile dans le pistil !


Je n’ai pas de souvenir impérissable.



Depuis 5 ans, je me coupe toujours les cheveux dès qu’ils sont longs alors que ça ne me va pas du tout.



Cette nuit, rêve de la réduction d’un
jus de citron.



À 5 ans, j’ai pris conscience de mon âge sans pour autant me souvenir des 5 années qui avaient précédé.

Genre : poésie

Collection : Échos / N°1

Œuvre en couverture : © Françoise Pétrovitch – Masque (lithographie, Éditions MEL Publisher, 2017)

Format du livre : 12 cm x 18,5 cm – 180 pages

 

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